“C’est à l’INSEP qu’a été créé le 1er CFA du Sport. Bernard Depierre a alors souhaité créer un CFA du Sport en Bourgogne, sorte de micro-INSEP dédié aux sportifs de haut niveau local. Très vite, le CFA s’est tourné vers l’ensemble des sportifs afin qu’ils puissent passer des diplômes tout en continuant à s’entraîner.

La première année, nous avions 2 apprentis. Le premier candidat était un jeune espoir cycliste sur piste qui souhaitait devenir menuisier. Il avait comme employeur potentiel, une petite entreprise de menuiserie située dans un village dans l’auxerrois. Il m’expliqua qu’il était prêt à prendre le jeune en apprentissage, qu’il connaissait bien la famille et qu’il n’y aurait pas de problème. Rassuré, je reprenais la route d’Auxerre pour rencontrer le directeur du CFA du Bâtiment. Nous avons regardé l’emploi du temps des apprentis-menuisiers et constaté qu’un aménagement était possible pour que notre cycliste puisse concilier formation et entrainement. Je remerciais le directeur pour sa compréhension saluait son assistante en disant : « il ne me reste plus qu’à résoudre son problème d’accès au vélodrome ». L’assistante me questionna sur le projet et nous dit : « ça ne devrait pas poser de problème, car c’est mon frère qui a la clé du vélodrome ». Un coup de fil plus tard, tout était arrangé et mon premier apprenti pouvait commencer à se former, à travailler tout en s’entraînant.

Le deuxième voulait être plombier, j’ai repris la voiture et direction la Saône et Loire où j’ai pu rencontrer dans la même journée, le candidat, sa famille, l’employeur et le CFA. Les emplois du temps étant aménagés grâce à la bonne volonté de tous, je faisais part de ces premières expériences à FR3. La réaction a été immédiate, FR3 tenait un sujet de reportage original et nous sommes passés aux actualités régionales.

Dès la seconde année, nous sommes passés à 5 apprentis, de la Direction départementale Jeunesse et Sports de Saône et Loire, et c’est là que tout a vraiment démarré. Les antennes de la JDA, de Chalon et de Gueugnon ont ensuite vu le jour.

Grâce à la mobilisation des clubs partenaires, nous avons commencé à collecter la taxe d’apprentissage, ce qui nous a permis de vivre quasi sans subventions, contrairement aux autres CFA.”

L’anecdote : « je me souviens d’un jeune d’Auxerre qui voulait être éducateur sportif pour « danser comme Mickael Jackson ».

Gérard Delangle