Interview Olivier FOUQUET

Un homme de terrain

Animateur, Educateur, entraîneur de club, entraîneur de sélections, joueur de haut niveau, titulaire du BE2 Rugby, directeur sportif, directeur d’UFA, coordinateur pédagogique et même gérant de Brasserie… Avant d’occuper le fauteuil de directeur de , Olivier FOUQUET a gravi les marches une à une.

Plutôt doué rugbystiquement (il a évolué notamment en Elite 2 à Strasbourg – son graal – et Fédérale 1 à Chalon et Dijon), il a toujours compris que son talent intrinsèque ne l’amènerait jamais jusqu’au plus haut niveau. Alors à chaque étape, il a su compiler plaisir de jouer et formation professionnelle.

Lui, le natif de Bourges a toujours bougé au rythme capricieux du ballon ovale : Colmar, Strasbourg, Chalon, Dijon… et même une dernière pige de quelques semaines à Dole.

Le rugby lui a tout donné, il y a beaucoup appris. «J’ai très vite intégré le fait que dans ce jeu, il n’y avait pas que le physique. Je voulais comprendre et pour comprendre je me suis formé. Partout où je suis passé, c’était couplé à une perspective de formation. Le sport a toujours été mon terrain de professionnalisation».

Son credo? Transmettre, expliquer, rassembler aussi. «J’aime les relations humaines…Ca me passionne. Quel que soit le milieu où l’on évolue, c’est primordial. Parfois, c’est très dur. Quand je descends en Fédérale 2 avec le RC Chalon ou le Stade Dijonnais, je peux vous dire que ce type de déception reste ancré à jamais. Mais il y a aussi de grandes joies».
Longtemps, Olivier Fouquet a hésité: carrière dans le monde sportif (direction d’un club, management, entraîneur) ou dans les métiers de la formation? «Vous savez, j’ai commencé ma carrière professionnelle, à 20 ans, par un contrat en alternance à Colmar. C’était les métiers de la forme, j’ai même dû proposer un programme de danse cette année-là… Ce genre de choses, on ne l’oublie jamais (rires)!».

On connait la suite. Des rencontres décisives ont fait pencher la balance. Bernard Feldman à PSL Haut-Rhin, Philippe Tarusson en Alsace, Gérard Delangle – «un grand monsieur en costard noir qui était venu me voir à Chalon» – ainsi, bien sûr, que Bernard Depierre dont il est l’incontournable homme de confiance depuis 2007. «Monsieur Depierre? Il a fait avec moi comme il a fait avec tant d’autres, il a misé sur l’humain, sur ses compétences, privilégié la formation et la promotion interne. C’est sous son autorité et celui du bureau que l’on avance. Tout seul, on n’est jamais rien».

A 48 ans désormais, l’homme de terrain est toujours là…

Olivier FOUQUET
Directeur de 

« Nous sommes devenus un réseau de formation nationale. »

Olivier, le 1er avril prochain, vous soufflerez votre 10° bougie à la tête de FORMAPI. Quel regard portez-vous sur cette décennie passée ?

Nous sommes passés d’une TPE à une belle PME ! Les contraintes n’ont pas manqué mais nous avons toujours su affiner nos organisations, renforcer nos équipes avec de nouveaux collaborateurs, fait un vrai travail de labour pour trouver des développements. Nous avons également été à l’écoute et privilégié le dialogue en fonction des territoires pour répondre à leurs besoins de formations, leurs besoins d’emplois….

Passer d’un peu moins de 200 apprentis en 2011, à près de 1300 aujourd’hui, 47 diplômes, une quarantaine d’UFA….C’est tout de même exceptionnel.

Si on m’avait dit cela il y a dix ans, je ne l’aurais pas cru ! C’est le résultat d’un important travail mais aussi d’un côté visionnaire. Etre un CFA hors les murs, il y a 25 ans, pas grand monde n’y croyait alors qu’aujourd’hui, ce modèle fait référence. Idem pour la Formation Multimodale et le E-Learning…Au début des années 2000, il fallait quand même sacrément anticiper !

Le champ législatif a également beaucoup évolué ces dernières années…

Ca a été carrément anxiogène ! Quand un système économique de développement change du tout au tout, il faut pouvoir réagir. On a réussi cette transformation grâce à la mobilisation de tous dans la maison, salariés et élus de FORMAPI et des UFA….Là encore, la force de notre organisation a payé. Le vrai plus dans tout ça, c’est que nous ne sommes plus limités dans nos champs d’actions désormais.

Né en Bourgogne en 1994, FORMAPI a depuis largement dépassé les frontières régionales. Peut-on parler désormais d’un CFA à dimension nationale ? 

Quand on intervient de Pau à Strasbourg en passant par Auvergne Rhône-Alpes et bien sûr la Bourgogne-Franche-Comté, on peut effectivement dire que notre CFA est devenu un réseau de formation national. Avant, il fallait qu’on prenne notre bâton de pèlerin pour expliquer, se présenter, convaincre. Désormais, on vient nous solliciter et pas seulement dans le domaine du sport. J’y vois là la reconnaissance que FORMAPI a acquise au fil des années. Ce n’est pas pour rien, par exemple, si nous avons postulé à l’appel d’offre CAMPUS 2023 de la Fédération Française de Rugby.

Le risque, ce n’est pas la crise de croissance ?

Il faut être vigilant, c’est évident. Le but n’est pas de faire du développement pour faire du développement mais bien de garantir, à chaque étape, une véritable qualité de professionnalisation à tous nos apprenants, proposer des offres de parcours de formation consolidées et pertinentes. On reste bien entendu le nez dans le vent sur les opportunités, car notre structure peut et sait s’adapter. Néanmoins, nous avons toujours à l’esprit de maîtriser nos développements sur nos métiers connexes du Sport Animation Tourisme, ou de trouver des partenaires compétents sur lesquels nous appuyer pour copartager des formations dans des champs nouveaux. Mais notre philosophie est claire : on noue des partenariats, on ne prend jamais la place des autres.

FORMAPI, avec l’aide de la Région, va beaucoup miser sur les développeurs de l’apprentissage

Effectivement, on mise beaucoup sur les développeurs que nous allons installer dans nos UFA de Bourgogne Franche-Comté. Plus que jamais, ils devront aller convaincre les clubs, les entreprises, les partenaires des bienfaits de l’apprentissage. Là encore, comme toujours, le travail, le maillage de nos UFA sera essentiel en lien étroit avec la maison mère. Notre ADN, il est vraiment là. Dans ce travail d’équipe.